mercredi 27 juin 2012

Moi, rôliste

J’ai rêvé d’autres mondes et je les ai créés…

Dans mon jeune âge, on entendait à la radio un groupe qui rêvait d’un autre monde. Le rêve c’est bien mais l’aventure c’est mieux. Je suis donc parti en quête de ce loisir mystérieux découvert au détour d’un magazine (Jeux & Stratégie) et après une traversée du désert ludique du début des années quatre-vingt, j’ai commencé à pratiquer le jeu de rôle. J’ai enfilé métaphoriquement la cotte de maille de mon premier personnage et j’ai arpenté des frontières sauvages et dangereuses d’un univers né dans la tête d’un autre.

J’ai vécu des bribes de dizaines d’existences en incarnant des héros, des filous, des crapules ou des poètes, tous sortis de ma tête. J’ai joui d’un laboratoire virtuel qui m’a permis d’explorer des facettes de ma personnalité - bonnes et mauvaises - sans faire de tort à qui que ce soit, et même en enrichissant l’expérience de tous les gens croisés autour d’une table. Et puis, fort de ces expériences, j’ai imaginé de nouvelles terres d’aventure pour offrir cette magie à ceux qui partageaient ma passion, mes amis. J’ai passé des heures à dessiner des cartes, des bâtiments, à réfléchir à la cohérence d’une autre réalité, sa politique, son économie, son histoire… Je suis devenu incollable sur des sujets exotiques et abscons, j’ai nourri naturellement ma curiosité et mon sens critique dans une quête d’authentique au service (entre autre) de l’imaginaire de mes jeux.

Si je suis devenu architecte, c’est aussi parce que j’ai aimé bâtir des mondes imaginaires. Si je me suis lancé dans la création et l’édition avec mes amis de 2d sans Faces c’est pour redonner au monde du jeu de rôle un peu de ce que j’ai appris professionnellement.

Il paraît que je suis un geek, c’est du moins ce que me disent mes filles en me réclamant une nouvelle partie de jeu de rôle.

Oliver V.