samedi 30 juillet 2011

Mortalité et inventivité : donner un sens à la mort du personnage

Après quelques pérégrinations dans les terres narratives, m'est venue une réflexion sur le rapport entre "système classique" et auto-préservation. Pour dire les choses plus prosaïquement, plus le système va vers la technicité plus le joueur développe un sens aigu de la préservation de son personnage. La peur de mourir semble induite par les règles (de combat). Au contraire, plus le jeu pousse à une gestion de scène et à un contrôle de l'histoire moins le joueur tremble face à la disparition de son alter-ego, étant même parfois emballé par l'idée que le sacrifice ou la mort sublimera le personnage et son expérience de jeu.

Le sentiment d'être partie prenante de la narration, d'avoir un pouvoir sur l'évolution du cours de l'histoire transcende la notion joueur-personnage, donne un vrai sens à la mort et lui permet de ne pas être vécue comme une sanction ou un échec. Il devient même intéressant de récompenser une mort constructive, par un autre rôle ou par un avantage pour une nouvelle incarnation.

La plupart des jeux esquivent l'idée de la finalité du personnage, dans l'optique d'un jeu sans fin, transformant trop souvent des expériences de jeu en mauvais soap opera pour n'avoir su se finir à temps.

"It's better to burn out than to fade away"
Neil Young - My My, Hey Hey (Out of the Blue)

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